Avis de Gisèle Perrot-Ravez pour le collectif Saint-Rémy Transitions
Préambule :
L’aménagement d’un nouveau parking à Saint-Rémy est nécessaire. Le projet présenté a des vertus, certes, mais l’étude d’impact ainsi que le mémoire en réponse à l’avis du MRAE appellent de notre part quelques remarques. Celles-ci ne remettent en cause ni l’utilité du projet ni le travail important et de qualité fourni par les services de la ville pour piloter ces études.
1) Problématique du dimensionnement du stationnement
Extrait de l’étude d’Impact p.15
« Les parkings existants sur le territoire communal, sans compter le parking de la Libération, ne sont aujourd’hui pas suffisants pour absorber le flux touristique estival et les flux exceptionnels. La ville de Saint-Rémy-de-Provence souhaite donc conserver la capacité de stationnement au droit du parking de la Libération tout en le réaménageant pour y fixer la capacité de stationnement et mieux gérer les eaux pluviales. »
Il est regrettable de n’envisager l’aménagement de ce parking uniquement dans la perspective de remplacer le stationnement dit « sauvage » actuel. En effet, non seulement la capacité de stationnement n’est pas suffisante actuellement en période estivale mais surtout il est dommage de ne pas se projeter dans l’avenir.
Il aurait été intéressant d’étudier la faisabilité d’un parking à un étage. Il aurait pu avoir une capacité d’au moins le double du parking prévu. Cet espace de stationnement suffisamment dimensionné et bien intégré dans le paysage, aurait permis d’envisager « d’aérer » le centre-ville en supprimant du stationnement sur le cours et sur la place de la République par exemple avec pour conséquence une réduction de la circulation automobile à la recherche d’une place pour se garer.
=> Cela aurait pu permettre la création d’espaces dédiés aux piétons et aux vélos, la plantation de végétaux, et en fait de répondre au défi climatique et en partie aux préoccupations formulées par le MRAE dans son avis.
2) Problématique des eaux pluviales
Données issues de l’EI. p. 32 et 38
Plus de 70 % de la surface sera imperméabilisée (Voir tableau p. 32 : 4244 m2 imperméabilisés sur 6568 m2).
C’est déjà préférable à une surface bitumée sur sa totalité et imperméabilisée à 100 % de la surface.
Nous espérons cependant que le dimensionnement prévu concernant la capacité de rétention et le débit de fuite du revêtement pour une pluie d’occurrence trentenale, sera effectivement suffisant (p.38).
Cependant, étant donné que l’idée est de faire un parking de surface, pourquoi ne pas avoir étudié la possibilité de créer un parking dit « naturel » non imperméabilisé ? Bien entendu, cela nécessite des frais de fonctionnement plus importants et aurait sans doute hypothéqué le projet d’combrières mais les dépenses d’investissements auraient été nettement moindre et il aurait été réversible avec possibilité de faire un jour un parking à étage...
=> En fait, il aurait été judicieux de mener une étude comparative des différentes options envisageables : parking naturel, parking tel que prévu et parking à étage. Il aurait été intéressant de les évaluer selon des critères bien définis, partagés et pondérés en lien avec les thématiques écologiques, économiques et techniques entre autres.
3) Gratuité du parking
Extrait EI p.42 :
« Le parking, comme l’existant, sera gratuit pour tout usager, riverain ou visiteur, sans limitation de durée de stationnement. »
Extrait EI p.15 :
Le parking nord, situé sur la parcelle AE191, a une capacité́ actuelle de 108 stationnements. Ce parking « nord » est systématiquement occupé à saturation.
Avant de décréter la gratuité de ces 400 places quel que soit l’usager, il aurait été utile de mener une réflexion approfondie. En effet, on remarque qu’il est impossible à ce jour de se garer dans la partie nord du parking de la Libération. L’ancienne cour de l’école est systématiquement saturée, occupée par les voitures ventouses de commerçants ou riverains, tout comme le plateau. C’est d’ailleurs indiqué page 15 de l’étude d’impact : « est systématiquement occupé à saturation. »
Afin de permettre une optimisation de l’utilisation de ce parking et d’inciter les touristes à se garer sur le parking du collège pour lequel une navette gratuite est proposée, il apparait judicieux de rendre payant ces 400 places. La zone devrait être rouge pour la partie nord, ou du moins à minima pour le stationnement situé dans la première cour qui est très proche du centre-ville. Le nouveau parking prévu pourrait être gratuit pour les Saint-Rémois et payant pour les visiteurs (zone orange). Nous sommes tous habitués à payer le stationnement quand nous sommes en vacances dans une zone touristique. Cela n’a rien de choquant.
Par ailleurs, vu les coûts supportés par la commune pour aménager ces 400 places, soit 1,8 millions d’euros au total, il semble pertinent de permettre l’entrée de recettes, celles-ci n’étant pas nombreuses dans notre commune. Or le stationnement en représente une importante. Rien n‘interdit à la ville de prendre des mesures afin de soutenir les commerces du centre-ville (1h00 gratuite par exemple) ou de proposer à certains Saint-Rémois un abonnement s’ils veulent absolument stationner en zone orange voir rouge comme cela se fait à Arles.
=> Il est regrettable, qu’une véritable réflexion ne soit pas engagée sur la politique tarifaire du stationnement à Saint-Rémy et sur ces parkings de la Libération en particulier.
4) Évaluation du trafic
Extrait du Mémoire en réponse avis du MRAE page 33
"En conclusion, le projet de réaménagement de parking de la Libération n'induira pas de changement significatif du trafic ni de désordres locaux.
Le projet de lotissement du Clos des Cèdres ou Esprit Alpilles engendrera des accroissements du nombre de véhicules en circulation sur les axes alentours, qui resteront modestes. Les carrefours resteront fluides"
Permettez-nous de douter de ces affirmations découlant des études évoquées dans le mémoire en réponse. Il est indiqué un accroissement du trafic dans cette zone comprise entre 7 et 11 % pour les deux projets cumulés : nouveau parking et construction des logements au Clos des Cèdres (page 34). Cela paraît peu mais soit. En revanche ne sont évoqués ni les 61 logements prévus au Vallat neuf, ni les 80 logements prévus sur le terrain privé jouxtant le clos des Cèdres. Qu’en sera-t-il une fois ces deux zones supplémentaires urbanisées ?
D’autant plus qu’aucune desserte complémentaire de ce quartier ne serait envisagée d’après les propos de Monsieur le Maire tenus lors du conseil municipal du 17 mai 2022. En effet, il a insisté sur le fait que la nouvelle voie créée dans le cadre du fameux PUP (Projet Urbain Partenarial) ne desservirait que les 61 nouvelles habitations du Vallat Neuf alors que la délibération proposée mentionnait une voie faisant la jonction avec l’avenue Pélissier avec un enjambement du canal…
=> La problématique de l’augmentation du trafic que la viabilisation de ces 400 places mais surtout l’urbanisation de ce quartier engendreront semble avoir été sous-estimée. L’absence de proposition pour anticiper ces futurs problèmes et y remédier est préoccupante.
A ce moment il n'est possible d'émettre qu'un avis consultatif à propos de ce projet. Il est certain que cela ne soit pas pris en compte par la municipalité. Avenir à court terme et c'est dommage. Il aurait été vraiment agréable de réduire cette circulation périphérique et de profiter des terrasses.